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HISTOIRE

GENE ALOGiaUE

DE LA MAISON

D'AUVERGNE

Jaftifiée par Chartes, Ticres, Hiftoires anciennes^ &:aatxes preuves authentiques.

P^r Mumfitm BALVZE, TOME PREMIER.

A PARIS Chez ANTOINE Dezallier, roë S. Jacques, àlaCouoimed'or.

MDCCVIII. 94VEC PRIVILEGE DV ROT.

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4 . ^ m. I «

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PREFACE.

E n'cftpas une vainc curiofitcnyuhe noifc- vcllc invention que de rechercher l'ancien- neté & la noblefle des maifons illuftrcs. Un fçavant homme qui vivoir fous le règne des derniers Roys de la race des Valois a laiffé par cïcrit qu'il eftoic difficile de ma- nier & traidhrr les affaires publiques d'un Eftat avec dignité' , fi l'on n'avoit pas ac- quis la connoiflance des généalogies des grandes & illuftres maisons , & que les anciens Romains faifoient un fi grand ca$ ^c cette tfonrtoiflàhcc qu'ils la mettoient au nombre des fciences libé- rales , c'cft a dire des (ciences aufquclles les elprits bienfaits dévoient appliquer. M. Loifel dans le dialogue qu'il a compofë des Advocats du Parlement de Paris requiert parmy les bonnes qualitcz d'un Advocat qu'outre les autres connoiflances qu'il doit avoir , il Içache encore les généalogies & alliances de nos Roys & des principales maifbns de France. Salufte nous apprend que le Didateur Fabius Maximus & Scipiort avoient accouftumé de dire que lors qu'ils voyoient les portraidts de leurs anceftres , ils fe {èntoicni excitez à faire de grandes atlions , non pas neantmoins tant par la veuc de ces images que par le fouvcnir qui renouvelloit en eux de la vertu & de la valeur de leurs anceftres. On failoit tirer en cire leurs portrai<Sts , lefquels on gardoit foigneuicmcnt dans des armoires. On les portoit aux funérailles de leurs dclcendans, & par ce moyen on voyoit toute la famille du défunt a fes obfêques. Ce qui eft une preuve très certaine que la généalogie des mailons illuftres cftoit regardée parmy les Romains comme quelque choie de grand & de très utile au public. Junic focui: de Brucus fîls adoptif de Jules Cxiâr Tomt /. à ij

in titr» tlt in*

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S»lmft. iafiti iuttk».

TU: lit. jfi

e. X.

H»r»t. Ifti. %,

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PREFACE.

J"l'',Il^r '& ^^^P^ morte du temps de Tibcrc , Tacite remarque qu on porta à fcs ÛT^."».' oWcques les tableaux de vingt familles lUulires deRomcqui luyelloient alliées. Il die un j^euplus bas que les funérailles de Drulùs fils de Tibère fù- j rent fort magnihques , que Ton y voyoic les portraiâs d'yEnc'c , des Roys

d'Albcjdc Romulus,& enfin toute la fimille Claudienc. Cette cérémonie Icrvoit à deux fins, l'une pour donner aux furvivans de grandes inftrucVions pour leur conduite, & l'autre afin que ceux qui degcneroient delà vertu de leurs ayculx viflcnt leur propre honte ; la gloire des anccftrcs, comme ' dit encore Salufte, clbnt une lumière qui elclaire leur pofterite & met fès défauts en un grand jour ; le plus grand & le plus riche héritage que .5*'""''* P^''^^ puificnt laifTcr à leurs enfans eftant au Icntiment de Ciceronla .

gloire qu'ils le (ont acquifc en failant de belles actions ; à laquelle il fauc^ que leurs defccndans correfpondent , s'ils veulent ne pas encourir le blall me &: le reproche qu'on leur pourroit faire d'cftre indignes de porter le nom de leurs anceftres.

La {ciencc des généalogies a efté toujours fort cHimce. Tous les ficelés, tous les elcrivainsen font fby,me(mc les livres (ùcrcz , &: les Pères de l'Eglifc. En ces derniers temps , depuis la renaifl^incc des Ictres, beaucoup de gens de mérite de toutes les nations de l'Lurope s'y (ont adonnez avec une grande application. Les François (ont ceux qui vont le mieux reuflî, & qui ont appris aux autres nations la mamcrc de bien traiclcr . cette ' icicncc.

.r ' Les occupations de ma vie ont paru dans le public avoir eu peu de liai- Con avec cette iorce d'eftude, m eitant adonné principalement à l^ftude des Conciles & de l'hiftoire ecclefialHque. Je fuis neantmoins oblige de déclarer icy que der le commencement de mes eftudes, comme l'ou- vrage que M. Juftel a compofé de la généalogie des Vicomtes de Turcnnc eftoit nouvellement imprimé , je pris plaifir à le lire , y eftant porté par l'amour & par l'inclination qu'on a naturelement pour Ca. patrie , le cna- fteau de Turenne n'eftant efloigné de la ville de Tulle , d'où je fuis natif; que de quatre ou cinq lieiies. Il eft arrivé dans la fuite que voyant la mai- lon des Vicomtes de Turenne fonduif en celle de la Tour d'Auvergne , ma curiofité m'a poufle plus loin , & je me fuis enfin trouvé engagé bien avant dans la connoifiànce de la généalogie de cette grande & illuftrc maiion.

Mes premières penfées n'avoient efté que de rechercher Ion origine & de la conduire julques à noftre temps. Mais il m'cft arrivé ce qui eftoit arrivé avant moy à M. Juftel. Car en travaillant à cette recherche , à mefiire que j'ay avancé mon travail, j'y ay defcouvert tant de luftrc Sç, de grandeur & une fi grande liaifon avec l'hiftoire des Comtes ôc des Dauphins d'Auvergne que cela m'a donné envie de pénétrer plus avant & d'aller jufques à la (ource de l'ancienneté & de la noblcflè de toute la maifcn d'Auvergne. Je me Cuis donc refolu de travailler aulfi à l'hiftoire des Comtes &: des Dauphins.

Je fçay que mon entreprifè eft grande , difficile , & perilleufê , eftanç quafi impoffible d'elcrirc fur cette lorte de lu jeéls fans s'expoferà lamau^ , vaifc humeur des mekhants critiques ,

PRE FACE,

cféident eflex er leur nom BÎaJmant les hommes de ïenot» , comme difijk Kfaroc etcrivantonure Sagon , lefquels ne y^«ciSwtf , pour mefèrvir du rationnement & des paroles de fieltefiweft, fur quny difiou- ^f^HJ^f^ rir ny en qtioy emplnyer le temps ^ le papier , Autre tjîudc que de de- "4i». migrer la. reputAtion des grandes genereujes matjùns es r.''7-nq;(rr en doute Inaramicnne mblejfe. Ce qiù ne m'efloone pouruiu pas , 6c ne m a pas cmpefirké d'y travailler avec beaucoup de toin. Sfi emm mbi pf» fidt fttis animi , comme dk Hine le jeune. Ayant toute ma vie faic profeT. ^- iîon de n'efcrire rich que de vray, tout autant que j'ay (ceu le connoi- flre , je me luis ienci auèz de cœur pour entreprendre un ouvrage fi grand & (i périlleux. Ma conscience & ma réputation me mettent à couvert des infultcs de ceux qui croyem pouvoir faire tu» nom dans la Republique des lucres en réfutant les ouvrages d'autruy , & principalement les ou- vrages de ceux quifc lont attirez l'eftimc & rapproDation du public. Saint Hicromc s'en cli plaint avant raoy dans les commentaires lurlc Prophète Ilâîe, dilânt qu'après avoir achevé le huiciefme livre de ces commentais res, à va travailler au neufviefme , nun dbfque mofjk & ahnSatûmUnU iniidrmtm^qni ignorantes quid aud:.int , qr'^i loquantur , de co nudcntju- diCitre quod nefaunt f& amè defpiciunt quam prohent . emdn'ilqu? fe ffl;- mmt ti difirtos fi de cunSis fcriptortbus detrahMt. Il icniblc i|uc ec paiia- ge ait efté fiut exprès pour moy&pour l'ouvrage que j'ay entrepris. La inal^niiié de ces efcrivainsne mempetchera pourtant pas de mettre moA ouvrage au jour. Mea, mihi coa/cientU , comme dit Ciceron ^fhrit e0 quitm bominttm Jèrmo*

J'encreprens donc d'cicrire rblfiotre généalogique de la maifôn d'Au» vergne ifluë des anciens Ducs d'Aquitaine & Comtes d'Auvergne , divifife autresfoisen divcrles branches de uirnoms ditfercns qui ont fuDflftc' long- temps, & à prclcnc réduire celle dn ftirnorudc la Tour, la leule aujour- d'huy qui nous paroiflc relier de ce grand corps, il a fallu beaucoup de peine & de £xn pour la £ûre exactement , les titres dont elle cft compofëc neflant pas ramaffez tous en un endroit, mais eftant au contraire dilper- fez en divers endroits bien efloigncz les uns des autres. Car outre ce qui a elk'tirc de 1 Auvergne & de Turenne&dc plusieurs autres endroits du royaume , la plus grande partye des preuves a cfté prifc du Trefbr des cbartes de Ivance & des anciens rcgiftres du Fïarlenient de Paris. Ce font les principaux endroits qui m'ont fijumi les matériaux de cet ouvra^ ge , comme on le verra bien udlement en parcourant lestitres imprimes d^ le &cond tome.

Il Â'eft pas necef&ire de s'eftendre îcy lùr la grandcnr de ta matfôn d'Auveigne. Le titre (cul en dit aflcz , & la matière que je traiclc cft fi connue qu'elle n'a pas bcfoin de plus longs difèours pour eftre illullrc'e. Jediray ieulement icy, pour faire voir rexcellcncc de cette mriilon , ce queMeflicurs de Sainte-Marthe ont dit de celle de Lorraine , auciic ,*''-^'""*t. wmtfe mvMUgee d une très Moemu oi^me,& 4 aweiyes Mires marques »■ > m*' dheneur ,tf de gnndenr toeite ftrtkiSiere* Car la naifin d'Auvergne» a^j^"

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PREPJCË.

t)utre fcs alliances avec les prindpales mai Ions du royaume & avec plu- (leurs i,iiaiions iouveraincs de l'Europe , a encore cet avantage au/& bica que la nui&n de iLorraine de s*ffirt mlUée quin^^ fois voec la rcyâU de Fnme , à.1ai:|Uelle on peut dire iq|u'eUe'a mefine domé daui Rejoues , piiifqu outre Jeanne Comte fie d'Auvergne & de Boulogne femme du Roy Jean , l'on fçaic affez que Catherine de Mcdicis cdoïc du {ang d' Auvcfgnc par Magdelene de la Tour ix inere j de lat][ucllc maiibn elle fâi£»t une d'cftime qu'elle cin porta loujoitfs les armes e&arr^éûs avec celles de Medicîs. Ceftaiufî qUe l'a [vatique depuis elle Marie de Mc- dicis, r[iM efc irreloic toujoun; avec les armoiries de (on pere celles & merc Jeanne d Auftriche fille de l'Empereur Ferdinand \. de ce nom.

La maifbn d'Auvergne aauilî bien que celle de Lorraine produit plu- fieun grands renoouncz Chefs de guerre, bon nombre deCardinaux, & d'autres grands Prélats. Et enfin lorlque les trois branches à prefènt efteintes de la nuilon d'Auvergne ortc fini , elles font tombc^cs dans \\ famille royalle ,nos Roys eitant devenus Comtes d'Auvergne & Seigneurs de k Tour -ait moyen du mariage de Cathetifte de Medicis Comteflè d'Auvergne A: Dame de la Tour avec Henry Duè d'Orléans , qui fût c^cpiis Roy,&: le Dr.'pivné d'Auvergne cftant tombe en la mailon de Bourbon par le mariage d'Anne Dau p lime fille de Beraud II. dirleGrand Dauphm d'Auvergne avec Louis i I. Duc de Bourbon , & enfin en celle ' de'^GaftDn fils de France Duc d'Orieatts par fi>n mariage avec Marie de Bourbon Duchcffe de Moncpencier , dont l'heriticre feuë Mademoifèlle Anne Marie Louilè d'Orléans mourant lâns en£ms inlHtua par fort tefta- ment Philippe fils de France Duc d'Orléans ion héritier univerlel : iàns laquelle dilpofition Meflleurs de Bouillon , qui avoicnt l'honcur d'ellrc les plus proches parents de cette Princellè ducoflé deMontpencier,fir-' roienc rentrez naiurdemeni: par le droit de (ucceffion dans le Dauphîtié d'Auvergne,

La branche des Dauphins d'Auvergne a elle d'une très grande repu> Titeiiffi». tatkmt te il luy efl: arrivé ce que Tite Livea remarqué i! va loni^tcmps wnu »n„pu- au fuject des villes dont les commencemens ne lont pas connus ,qu on y 'j^'hZSJi'"' a- mcHe des fables pour la rendre plus âugufte & plus refpetilablc , ayant rr*I«îi''T«^!.' 'i^ 'ii^ce dans un arreil de l'an m c c c c l i. qui fera rapporte parmy les preuves que Domus Dulfinorum Al'vemidi miUtum nobilis ac per antè âdwMUim Confit tf de temfon J»iu Cégfim irât. Mais Comme je n ay rapporté ce pâi&ee que pour marquer k grande feputarion & la grande noblefTe de ccrtc branche , je itepretens pas m'y arrefter ny foufienir cette ancienneté' véritable.

La branche mefine cadete des Dauphins , quoy qu'elle n'ait duré qu'environ quatre vingt ans , a efté neantmoins beaucoup illuftrce pout le peu de temps qu'elle a dure, ayant efte féconde en evenemens fingu-» liers&:cn grands perlbnnagcs , lefqucis (c lont rendus rccommandables par leurs grandes allions & par les lerviccs qu'ils ont rendus à nos Roys & à cet Eflat dans des temps extrêmement difficiles , & nommcmenc Guichatd Dauphin L du nom Grand Kfaifire des ArbalefttiersdeFrancCy

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PREFACE.

< charge à laquelle a fùcccde celle de Grand MaiilreifclîArtillerie ) & Gui- chird 1 1. Ion fils Grand Maiftre Àc France & Gouverneur du Dauphinc^ Cecce branche .cftanc dleince, aulfi biea que toutes les autres , fans ptcotflè qa*â én teflie lien ,u nous fiiic piefêmemenc prier de celle u îfiinfMn de la Tour iiltM comme les autres des andens Duci d'Aquî. taine Comtes d'Auvergne. Je fuis très informé que ce que j^ayancé icy leraexpofe aux trai(ib de l'envie &de la malignité. J'en ay trop de preu- ves pour qu'il me foie permis d'en douter. Mais comme en tout cet aom vrage je me (ùis principalement propofë-k miaxiine enseignée par Tacite,

3ui dit que comme il n'cf^ pas de u gravité d'un hiftorien deconrrouvcr es fables & d'amufcr les lecteurs par des fictions ,il ne doic pas aulTl re- jetter ce qu'il trouve eilabli, Vt conquirere fa.bulofa ,èxt-\\ ,& fiff:^ oble- T«ii.W-»» Bare Ugemium anjmos prociU gravitAte cœptt operis credidmm , ita. <vuiga.- fkltmdm/^.dmei^JSdtmjmi Mtfim , je tieiidfajr la meiàie conduhe que j'ay tenue jufques à prefènt. Je fçay que le public donne aflêz voloii. tiers dans la fable , & qu'il iHjoufte facilement Foy aux origines fabuleu- ks des grandes mailons ; ielquelles peuvent bien contnbuer à faire voir leur ancienneté , mais ne prouvent pas que ces origines {(Ment véritables. U n'ea «ft pas deinclme de l'ouvrage que j'ay entrepris. Je n'avance rie» ians preuve , non pas mefme les conjectures. Je n'en 6is aucune qui ne (oit bien fondée. Si je voulois faire comme bien d'autres ont fût , pren- dre iàns dilccrnement tout ce qui Ce prcfcntc d'avantageux & d'illuftre foac une Emilie , je pourraii dbrequèlàmaifiaides ieigoéursdelaTdor, qui delcend aulfi bien qiie celle des DaupbÎDS des Comtes d'Auvergne , cft fi anciemie qu'elle remonte jufques au temps de Jules Çxfar. Je le pourrois dire d'autant plus hardiment que je trouve dans une ancienne chronique MS. des Comtes d'Auvergne que Celtille pcre du &meux .Vercingentorix Kcff des Auvergnats , qui fît tant de peine à Caefàr , eftoic Comte d'Auvergne,& que Vercingcntorix le fût aulTi après luy.Mais Tacite m'a dcja appris qu'il n'eflpas de la gravité d'un hiftorien d'amufer ainfi les leâeurs. Je ne Ëûs donc point defcendre les icigneurs de la Tour de Bituit Roy des Auveraucsi» de yercingeiie»rix,&: otcore moiifs de» Roya l'antiquité £d>deale. Te les fiûs delceiidre d'où les anciennes chroDi> ques & les anciens titres nous apprennent qu'ils (ont ifîu^ Ceux qui font leurs délices des vieux contes Je ma racrc î'ove ne trouveront pas icy ce qu'ils cherchent. Sunt apmx trué^qae ^ Ji quid'viliMs iflis.

C'cfi: par'kmefine raifim que je ne les nis (tas non plusde&etidre de h. maifimroyale Ivancc , la première du monde en toute forcé dcgran- deurs ,quoY qucplufîeurs aucleurs eftrangers & François l'ayenc avancé. Pétrarque parlant du Cardinal de Boulongne ilfu par mafles des Comtes d'Auvergne , dont il portoit les armes pleines fans y méfier celles de Bou- logne , dit qu'il e(h»t rtgu fiirpe progemtMS. Unautreelcrivain très connu mmmtÊ^ te dBmé des gens de lettres , Hidromc Suxita , a efcrit il y a plus de fix vingt ans que ce Cardinal eftoit regio génère ortus. Les Chanoines del'E- gmiuuki> glilc cathearale d'Alby efcrivant aux Pères du Concile dcBallc en faveur^***'"** de Robert Dauphin efleu Evefque. d'Alby ilCa d'une braiichc delà mai.

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PREFACE.

(on d'Auvergne fisat pas 4c difficolté.ile leur dire qu'il eftoic de tégh

^zlgir* tt. t. Fnncormm génère oriundus. Enfin François Zatlêra , qui a efcric les genea* logics des ramilles illuftrcs d'Italie,dic que Magdclcnc de la Tour Bou- logne mere de ia Reyne Catherine de Medids eftoic du iang roj^al , di fulftngiu. Et c^éftbnsdeuoe &r quelqne«hio|c de fèniblabb <|ttedaiu les McnMues delà Ligue l'anÛeur des Briefi^ fimples diicours comme les François n'ont lamais peu fôufTrir rftrant^cr régner (ùr eux mec la maifon de la Tour , cjui cfî un? hranclic tic celle fl'AL'vcr'^ne , parmy mZm'itU ^^^^ 4*^ trance. une autre canjuiemuon y a y dit-il ,

x^i^. «M tâaJâi.qi'û s m mmtértkmi* U imùfin de Bwuéim , leTOrleMsts , d$ U Tour , ipiifi^ dùfia^ éi tTÊMce , // efi im^Jpble tpt efhtâagmr foit recen à ef^'amber en ce royaume , Jtaon que Dieu par fm jufle jugement le Uijpit idleroùUrage le précipite. Je nem'arrelk pas à tout ce que ces au(t>eurs ont avancé fans en apponer les preuves , & je f^ay le cas que j'en dois fidre.

Je fais dcmc defcendre la maifijn delà Tour de celle des anciens Ducs d' Aquitaine Comtes d'Auvergne. La preuve qu elle en dcfcend eft divi- sée en deux parties , dont l'une eft générale , l'autre rc^e des titres qui prouvent la^Mcente des-fegneon de la Tour d'un Comte d'Auverg- ne rrerc de deux Ducs d'Aquitaine Comtes d'Auvergne &: neveax de Guillaume le Pieux fondateur de la célèbre abbaye de Clugny, La preuve générale c{\ dan-, le^letres du Rov ïamr Loiiis qui confirment l'elefî-ion de Guillaume de la Tour 1 icvoli de iiigliie de Bnoude^dans Iclquclles ii çfk diten termes fermels que ce Brevoftde(ôendottdes anciens Ducs d'A- miitaine Comtes d'Auveigne. Cerce preuve lênie met l'aflEure hors de aiHùculce^ parce qu'eftant certain &: inconteftable que les fcigncurs de la Tout d'Auvergne d'aujourd'huy dcicendent en droicie ligne d'un (eig- neur de la Tour neveu de ce Prevçft , il eft aulfi iàns difficulté qu'ils fbr- lent U-Utefine tige de laqiiHie d eftdc iiCi.

U y en a encore une preuve générale dans une bulle du Pape Iimocent VIII. donnée en ïàveur d'Antoine de la Tour dit le jeune , lequel le Pape dit elh'e ilTu de nohilt Comttum génère «x utroque parente ^ce&Zfhte des anciens Comtes d'Auvergne du cofté pacema , 6c èà Comtes de „.''/.jw Beaufiwt de par mere , comme M. Juftel Ta tics bien expliqué. Car W' on ne peut pas dire que par k s Comtes du cofté paternel il faut enten- dre les leigneurs de la Tour qui eftcncnt alors Comtes d'Auvergne , at- tendu qu encore qu'il ioic vray que les ièigneurs d'Oiiergucs , deiquels Antoine dclcendois, eftoient émanez de lal>ranclic dés fegneurs de la Tour <)ui eftoient alors Comtes d'Auvergne , ils ne deicendoient pas ncanrmoins des fcigneurs de la T t ;r Comtes d'Auvergne,mais de ceux qui eftoienc kigneurs de la Tour longtemps auparavant qucla Comté d'Au- vergne tombât en la mailon de la Tour.

L'autre ftteuveque les (èigneurs de la Tour descendent des anciens Ducs d'Aquitaine Comtes d'Auvergne refiilce des anciens tirres qui juflifienc que Gcraud (iimommé de la Tour eftoit petit fils du Comte Acfred & Beveu de Guillaume IL £c d' Acfred IL Ducs d'Aquitaine Comtes d'Au- vergne,

M.

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P R EF jiC E.

vcrgnc. Car on Dcpeuc pas nier que le titre de la fondation du monalbrè .

de Saucillangcs en Auvergne , qui a cfté donné au public il \ i lonp;-

temps , & dont l original ou au moms une copie aufli ancienne que 1 o-

riginal le trouve encore bien (aine A bien entière dans le Trcfor de l ab-

bayc de Clugny, on ne peut pas, dis-|e,nier que ce titre nousapprend qu Ac- rnmof»^

hed Duc d'Aquitaine fils du Comte Acfred & d'AdcIinde usur de GuiU

laume le Pieux Duc d'Aquitaine 6c Conirc d'Auvergne àvoit deux frères

appeliez Bernard Se Guillaume , lefquels roncaui& nommez dans lemef^

me ordre dans un ricre de l'EgUiè deBrioude. On ne peut pas non plus

nier que Giiilkume& Acfred Ducs d'Aquitaine ôc Comtes d'Auvergne

n'aycnr efte' neveux de Guillaume le Pieux , elVant ainfi appeliez dans un

titre de Brioudc qu! contient !a fondation de î'Eglife de Chanreuc;e en ftg»

Auvergne , ^ enpiuiicurs autrci titrci de cc temps la, Ec par coukqucnt **'

il .Êuic demeurer, d'accord que Bernard frère d'Acfired 1 L eflok aulfi

neveu de Guilkunie le Pieux , comme il efl: marqué dans ocs titres.

De très anciens fragments d'un Cartulairc de Brioude trouvez dans le cabmei de feu M. Du Boucher après ia mort nous apprennent que ce Bernard e(l auâeur de la branche de laToor d'Auvergne. Mais dautant que le Coin que quelques inconnus , qui (c cachent , pour me firvir de la ser^Mattoc pcnféc de (àint Faufte Evefque de Riez, & fùyent la lumière comme les ««ko&lô»- Icrpens ,ont pris de defcricr les titres qui (ont contenus dans ces frag-"™*"4f^ ments a pcutclhe fait quelque impreflion lur i elpnt de ceux qui ne les s'^^^A^ ont pas veus qui ne & mettent guère en peine d'encrer bien avant ■■«««f.'ih dans l'examen de ces matières , la mcfflifemce & l'envie ayant cet avaiw tagc par dcfTus la verirc' qu'elles font toujours receuçs fivorablcment du public imvant la remarque de Tacite , OhtreBaeio ^ Li'vor fronts aurihur Mciptuatttr , il faut faire voir qu'encore bien qu'on n'eut pas ces ucres, on a dequoy prouver d'ailleurs que les fcigncurs de la Tour d'Auver^e, c'eft à dire Meifieurs de Bouillon, defcendent des anciens Ducs d' A qut> taine Comtes d'Auvergne, y ayant des preuves équivalentes qui lesdei: dommageroicni de ces titres , s ils ne les avoicnc pas.

M. Qioriff Advocac au Pariemenc dn Dauphiné, ^ui fît imprimerez l'année m DCx. x x i v. l'hidoire du Dauphine abrégée , allègue un titre de I'Eglife cathédrale de Vienne qu'il dit cftrc infiillible pour prouver, que les (eigncurs de la Tour d'Auvcre;nc drrci.nL^.cnt âc% premiers Com- tes d'Auvergne Ducs d'Aquitaine. Ce titre, qui icra imprimé parmyles preuves Gxt une cojne qii* <m en a eferôe de la main de M. Chorier , fût trouvée' par luy dans les archives d'une ville célèbre. C'eft tout ce qu'on a peu tirer de luy lorfqu'apres l'imprefTîon de fon hiftoire abrcrt'c du Dauphiné on luv demanda, il avoit trouvé ce titre. 11 n'en voulut pas dire davantage , v oulant avoir l'honeur de le donner le premier au public^ comme il eft allez ordinaire aux gens de letres -, & exigea.mcime pour - cette railbn , lorlqu'il donna cette copie, qu'elle ne icroic communiquée àpcrfonne. Or ce titre porte que Berilon ieigneurde !a Tour du Pin en- Dauphmé donna en preiènce de Burchard Archevefque de Vieiuie Se l'an dixiefine du règne de Rodolphe Roy Je Boulogne ( qui oommcn$a

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♦7«.

P KE F A C E.

de rfCTïer en l'an dccccxciv. ) à l'Eglifc de Vienne pour con- ftruâiou mille iols & un mas auprez de l'Eglile laint Jcân , que (on pere le Vicomte Geraud avok acquis de Seriloa & d'Âve « & ce pour la re- danpâoa de fen ame & de celles deGeraud (on pere , de Beniardde la Tour (bn ayeul , des Gjmtcs Guillaume & Egfred , & de tous (es parents. _ Voila qui eft bien circonftancic& de la mefme manière que dans les titres

«f.^ de Brioudc , Geraud de la Tour filant une donation à l'Eglilè de Brioltde dtcqui! la 6k pour luy ^pour & femme , pour ion pere Bernard, pour Bcmarofixt ayeul , pour Guilkume& Acfred Ducs d'Aquitaine, (Se pour tous fês autres p^ircnr"; & amis tant vivants que défunts. Il y a encore une charte de Ion pere Bernard , par laquelle il donne quelques biens à la meime Eglile de Bnoude pour U rédemption de fon ame ôc de celles du: Comte Bernard fim pere , de Ton ayed Acfred & Addjnde£iftmme,paur Tes oncles GuiUaiuae Ac Acfred Oucs d*Aqiiicaioe,& pour tous parenci & amis tant vivants que défîmes.

Tout cela eft bien conforme au ticre de l'Eglifède Vienne. £t cepen- dant l'ouvrage dans lequel M. Chorier a employé ce titre a efté imprimé loi^emps auparavant qu'on eut aucune connoUEuice de ces titres de Brioude , lefquels n'ont paru dans le public que bien du temps aptes* l'impreflion de cet ouvrage & après la mort de M. Chorier. Et par con- iequenc on ne peut pas alléguer 1 objection de faux , comme il ce uire «voit eflé fabriqué pour auâoiifèr les chartes de BrioDde,à moins qu on* veiiîlle dire qu'il elt i^ux parcequ'il eft favorable à Meneurs de Bouillon; qiri eft î'argumcnt dont ces inconnus fc fervent contre tous les titres qui prouvent que ces Meilleurs fontilTus des anciens Ducs d'Aquitaine Com- tes d'Auvergne , en quelque endroit du monde que ces licrcs le trouvent. . d ya dans Ammian Marodilin iinebdle.inftiaâionà ceux qui fime fi prompts & n faciles à accuièr. Un nu^lfitat de province ayant ellé ac^ cufc de concuflîon auprer de l'Empereur Julien , & l'affaire ayant t^é agitée devant luy , l'accufé ayant nié les £ucs qu'on luy imputoit , i Ad- vocat des acculàceurs adrcâant la parole à rEmjpereur hiy du : Quieftce qui crouvera coupable , s'il fuffit aux accufee de nier ce donc ils IcMitâc. cufez? Requis ,florenti(fime C^far , nocens efe poterit ufquam , fi negare fùffecerit ? A quoy l'Empereur relpondit avec beaucoup de prudence , comme le remarque cet efcrivain : Et qui cil ce qui fera innocent , s'il (ùffic d'accufèr î ^iupûs hmowu ep poterit , fi accufiife fujficin f "

Auparavant de quitter l'hiildre du Dauphiné de M. Chorier , il faut encore faire oblervcr aux Icdcurs curieux de la vérité que les titres du Cartuiairc de Hnoudc dont je vien<; de parler n'ayant pas encore paru lorfquc l'ouvrage de M. Chorier tut imprimé ny de longtemps après, ainii que je l'ay deja dit, quoy qu'on fçeut que k pere de Geraud de la Tour s'appelloit Bernard , on n'avoir pas neantmoins la preuve certaine que * (on pere fut de la race des Acfreds. C'eftle titre de M. Chorier qui nous - l'a fournie.

Cela eftant ainfi , pifque Beribn de la Tour Sk de Geraud compte pannî fis poienis énillanine àt Acfired Ducs 4*Aqincaine de la inelme -

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P R E F JCE.

ihankré <(ac Geraud fim pere les compte dam k dotiaiîaiiûicéiirEglifè de Brioude , & qu'auparavant de nommer Guillaume & Acâmi, quine

luy eftoicnt pas n proches que fort aycul , il nomme Bernard (onaycul, il ne peut plus y avou* de difficulté que ce Bernard ne fut de hi face de CCS Ducs , c'eA à dire leur neveu y comme il marque dans les titres de Brioude. Et par con(èqueiic vdla la preuve de ce qui efl: MCefié par ùàm Louis , que les (èigneurs de la Tour d'Auvergne dc(ceiidçiiE des aiU cicns Ducs d'Aquitaine Comtes d'Auvergne.

A cela on peut adjoufter qu'il y Clugnyun titre diiitienne Evef- que d'Auvergne pcdc fils de Bernard L Comte d'Auver^eai^teurdek lùanche la Tour , dans lequel filant quelques donations au monaftere de Saucillangcs , il y fair mention de fès parenrs à peu prez delamefme manière cjuc ion coufsn Cer^uti furnommé de la Tour les nomme dans un turc de Bnoudc , en dilanc qu il tau ces dùUcitiuns pour le iàlut de Tamedu Comte Adrcd fondateur deSaucillangcs, pour celle deGuillaa* me I. furnommé le Pieux , lequel il appelle Grand Duc , pour celle de Guillaume II. dit le jeune, & pour le repos de tous (es parents Se fidèles trcl^aflcz. qui peut encore Icrvir pour juftifier que Geraud de la Tour •^!ttm iflù des anciens Ducs d'Aquitaine Comtes d'Auvergne , puiiqu'il de&endoit delà mefinerige de laquelle cet Evelque eftokiflû, enanttous deux petits fils de Bernard I. Comte d'Auvergne. Cette preuve j^cur eflrc fortifire par une charte de ce mefme Eveique dans laquelle il tait men- tion d un autre £iticnne ion coudn , c'eiladirc d'£llicnne appelle frère fnM»^»i< de Geraud dans une charte de Brioude. Leur parenté eft aiièmenc prou. vée par la table généalogique qui fuit , laquelle a eftédreffêe très e»u âement lur des titres de Brioude & deSaucillani^es qui n'ont pas encore eu le malheur d'eilreaccufcz de faux par ceux donc la ccmcricé juge de la validité ou invalidtré des anciens titres (èlon leur caprice ou leur malignité.

BERNARD COMTE D AUVERGNE.

Bcmaid 1 1. Kultorgc •»-A<end>ft«.

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Gciaad I. rucwMDini BltiiUM. Zoftocge- iiUrfioj. Gitj. GailUame. Kohcic 1. Vieoauc.

t I > t<KcMieS«t(i)ned*Aa«cTene. Edltacgc. HobeictLVfaHmd;

BerTiarH 1 1 1. Icigncui de U Tour. ^ - 1 . 1 1 -A ^

^ V GoilUomelV. Gujr 1. Com- BeriiaDd Vi- Robert

GcMud U fcîgaciM BccBMi. tumà. SftieaaG. Camli d'Ail- te d'AuTcnoe «ootM. Vicopait. dckTcu. «cigpe a^cei iDonlji» l%»

Gaj. dH

Il cil aifé de perfùadcr à ceux qui rendent à la vérité que Mellieurs de BotuUon ddccndenc des anciem Ducs d'Aquitaine Comtes d* Auveigne ' que dans tes commencemens du règne de Henry le Grand deux grands pcrfônnagcs de ce temps \\ , M. le Procureur gênera! de la Gucile , qui pouvoit bien en Içavoir la venté, fès ayeulx ayant cftc gardes du Trelor des chartes delà maifbn d'Auvergne eftant au chafleaude Mercurol , & M. le PreCdcnt Fauchée n'ont pas fait difficulté de le dire pubtiquemenc ie de Tefctire Icmgtemps auparavant que MefCeurs de Bouillon rencon. traflèni des contradicteurs aufli violents que ceux qui le font déclarez de nos jours contre leur généalogie. Ces deux grands perfonnages dilenc Tome /. - é ij

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PKEPACE, .neccemeAC qu'Henry de la Tour premier Duc de Bouillon eftok illudes Comtes d'Auvergne branche de l'ancien arbre de Guyenne , auquel de- puis s'eii encé ccluy de Boulogne. Ce qui elloit encore fl biencreucer- T^tx.im tàsktsk Vinutâ; m d ^ z x i v. que l'auAcar du neavicfine tome du Mer.

ilfij^«!(ir. Fn^içois imprimé cette année dit polîtivement que la maifbn de U Tour, de laquelle cftoic ilTu le Marcfchal de Bouillon , eftoic dclccnduS de celle des Comtes de Boulogne, c'cJl ^. dire He mailon d'Auvergne , ^ ^* ^^^o"^"^ généalogie de la nioiion de Combaud imprimée

en l'aimée mdcx x v i i i. die que riUiiftre maifen de k Tour eft dite Tulgairemcnt d'Auvergne. Et certes il jr aiiroic dcquoy s'eftonnûrfi cetce tradition efliant reccuc fans difficulté , comme il paroit clairement par ce qui vient d'elbe dit , ces Meilleurs fuHènt efcartez de l'opinion commune ibuflenuë d'ailleurs par l'erreur de quelques eicrivaiiis de te- jNitackm » ai&votr de M. le PreHdent Savaron ^ de Me(&eurs Chenu , Robert premier audeur de la Gaule Chrefticnne, & Scvert Théologal de Lyon , lefquels ont {ùr ce fondement donné le fùmom de la Tour à quel- ques Comtes d'Auvergne & à quelques £ve(ques de Clairmont qui n'e. ifoientpas de labiâncne de la 'Tour , parcequ ils eflioienc perfindex qne la maibn des Omîtes d'Auvergne & celle de la Tour neftoieiic qu'une

Siyliiimit. tnefine chofè. Error conmunis facit jus.

Auf^i lem.Hlc i! qu'après que la branche des Comtes fût finie par la mort lans cnlans de Jeanne lècondc du nom Comccflc d'Auvergne Du- chdSk de Berry , & que la Comté d'Auvergne tomba dans ceUe de la Tour par le mariage de Marie d'Auvergne dite de Boulogne ù. tante à la mode de Bretagne avec Bertrand feigneur de la Tour V. du nom , on xic regarda pas en ce temps cette aifaire comme un iimplc droidt de /ùc^flum collatérale , quoy qa elle le fiit en ^Sedc , mais comme un re^ cour de cette digf»ité à ion origine , la Comté d'Auvergne n ayant fàk que rentrer dans la mailon d'où clic cfloit fortie par les mariages de la Princelfe Jeanne. Ce qui fut aflez ingcnieulement exprimé pourlors par la reunion des efcuilbns des armes delà Tour & du gon^on d Auver- gne comme venants d'une me(me tige nouvdlement reunie par le ma* ri^^ de Marie & de Bertrand , celuy qui ™agiiMi cette manière de re- preîènrer la reunion de ces deux brmches ayant fait (ortir ces efcufîôns d'un anneau envoyé du Ciel pour (ignifier que le Ciel les avoit reunies, ainfi qu'ils fe voyent encore aujourd'huy en pierre lûr le portail du cha- Aeanoe Montgatbon, (èigneuric qui eftoitaucmfiMs le titre des aifnezde la maifbn d'Auvergne, 6t fiit donnée en partage à Godefroy d'Auvergne dit de Boulogne fils de Robert V 1 1 Comte d'Auvergne & de Boulogne lorfque ces deux grandes terres vinrent par (îicceilion de lâng à Jean pre-> mier de ce ik»i après la OKWt de Jeanne Comceflè d'Auvergne Se de Boa« lognc Reyne de France niepcc & de Philippe Duc de Bourgogne fils de cette Rcyne. Apres la mort de Godefroy cette leigneurie «Se les autres biens de la mnilon d'Auvergne tomberenr d;in^ la maiion <^e 1:î Tour au moyen du mariage de fille Marie avec Bertrand fèigneur de la Tour V. du nom. Et ce fiitpour.locs que furent gravez les deux eicuflons d'Auver> gneAcdelaTour.

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P KE F A CE.

Mmi yi'-iir.i 'jji.'-jrr

Ce qui fût fuivy mcfme par la branche des feigncurs d'Oliermies Vi- comtes de Turenne, y ayant auTreibt des chartes de Turenne des letrcs de François dekTour II. du nom Vkomfe de IWniie données à Ma,

^ * "«""•6»**-i»>'»" «*ut ucicjucucs II y a un eicuiion

detesarmei en miniature iny-party d'Auvergne & de U tour porte par on ange en la manieiequ'oii le voùlqr. ^

Ce neft doncpa«! MefTîcursde Bouillon iTanjourdhuy qui ont les pie: jmcrs prétendu qu'ils cltoicnt ifEis dcsandeos Ducs d'Aquitaine Comtet

é iij

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T K E F AC E,

, cojnmc on le voudroic peiiùader au public , pui(qu'oitcre les

preuves qu'on en a nrées de l'antiquité, Meflîeurs delà Guefle & Fauchée rendent celmoignage que c'eftoit une opinion commune rcceiie de leur temps que les ieigonir^^de la Tour cfloicnt puiinez de la maiion des an- càens Omîtes d'Auvergtfé branche de lancicn aibwde Guyenne.

Mais dauiant qu'ils n''ont ^as donné les preuves de cette origine, on a CItu dans la iùite qu'il eltoir a propos d'en informer le public. M. Juftel, pcrfonnage d'un grand fçavoir & d un rare mérite , ie chargea de ce foin il y a plus de (bixame ans , & y travailla très utilement & avec tout le luc- ' ces qu'cm en pouvoit elperer. Il aiiroit encore mieux reuiG , sll avdt eu connoiffance dès anciens dcreî qui ont cRé delcouvem depuis l'impreC fion de Ion ouvrage. Il faut neantmoins avouer qu'encore qu'il ait man-

3ué de mcmoures af&z inftrudtifs , cette opinion de l'origine des icigncurs e la Tour aefié fkvord>Ieniencieceuedes periônnes fçavantes , & nom. mémenc de Meffieun de Saînte^Muthe dans leur hiAoire généalogique de la mailbn de France , ils ont mis que les feigneuis de la Tour du Pin edoient ifTus de l'illudrc maifon de ia Tour , qui prenouong^ de celle des anciens Comtes d'Auvergne, fi^iib*^ M. Durand , oui a Eut reimorimer il y a environ cinquante ans les ori' gines de la ville ae Clairmont de M. le Pte^Mlcnc Savaionavec des remar- ques, dit qu'il ne faut dire autre chofe pour prouver que la maifôn de la Tour eft des plus illuHres de la Chrelhenté finon qu'elle cil entrée plu- ilcurs fois dans l'alliance de France , & que Catherine de Medicis fille de Magdelenede laTour f31ede Jean de u Tour &dè Jeanne de Bour- bon nous a donné trois Roys qui ont confecutivement régné, Se que cette branclie des ailhez de la "Tour eftant efteinte par le decez fans enfans de la Keyne Marguerite, qui avoit fùrvelcu & fuccedé à tous lès frères ,les biens de cette Ivancbe ont eAé tran^iortez dans la maifim royale par la oonation entte-vifi que fit cette Reyne an Roy Louis X 1 1 L lois Dauphin.

Le nom de la Tour cftoit anciennement fi grand & fi haut que lors mefîne que les Seigneurs de cette mai(on eftoicnt Comtes d'Auvere;ne ic de Boulogne , on les appelloît neantmoins quelquefois fimplemcnt icig- neurs de la Tour , comme fi le nom de lèigncur de la Tour efloit d'ime auili grande diftin(5tion que celuy de Comte d'Auvergne & de Boulogne. La preuve de ce faidt eft ayfée à £ure. Berry premier Heraud ou Roy b^yi'i?é»' d'armes de France a kifle par efcrit que lorlque le Roy Charles VIL ^^f^ afliœealaviUedePoncoiièenl'année MCCCCXLi. il avoiten fi>nquar. der'fes Comtes d'Eu, de la Marche, &de Tancarville , le Marefchal de Culant , le Sire de Moiiy , l'im des enfans d'Albret, & [aifiié fils du Jèig- neur de U Tour d Aufvergne. Dans le tournoy qui fut fait à Nancy en Tannée m C ce ex l pour le mariage delà Princeife Marguerite fille du Roy de Sicile avec Henry V I. Roy d'Angleterre Monfeignemr de U T(Wr,c'eft à dire Bcrtraml de la Tour VI. du nom Comte d'Auvergne & de Bouloî^nc , vint fur les rangs , & y rompit fîx lances. Ec il ne ferviroit de nen de dire icy qu'il faut entendre cela de Bertrand VII. ion fils^

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P K E F J C E.

aui^uel il Hc de ion vivant donation de la feigneurie de k Tour. Car ou^ crexnie ceoedoiuidoii ne fin fidce que l'aimeed après le coumoy» Beiv mna VIL ne portoit en ce temps la que le nom de fèigneur de Moni> gafcon , comme les hiftoires & les titres le juftifient amplement. lîya dans le regilbrc ce xjc i v. de la Chancellerie des lecres de Icgitiinacioa aceordijes par le Roy Cliades VIL àjeanle BoutctUer domiKS aucha- ileau de Montbafon prez Tours au mois de May >ccccczLvzii.dans lefquelles Charles d'Anjou Comte de C\a.\Tn\ont ,Dominuî Bertrandus de Tune y ôc autres lonc nommez prefènrs. On a des Iccrcs du mefine Roy datées de Lezignen le quatriemie Jum mccccll en faveur du Grand Klaiftre deChabanes , expédiées enpreiênce de MleCoatcedtt MainCy de rEvefque de Maguclonne , du fei^tur de UTcmr^à/t TAdinifal , A: autres. Dans un arreft du Parlement donne le x x v i. Juillet mccccli. au iu)cd:de la fucceffion des biens des Dauphins d'Auvergne Bertrand de la Tour VI. du nom Comte d Auvcr^xic oc de Boulogne, qui y eltoit in- terelfê, A; incervint au procez comme parde iiecef&ire, eft appelle' fim- ptemenc Bemamdms damimu de Tmw. Aq \i£t de jullice tenu a Vendof ji»iMi»r.ttt< me en l'année mCCCCLviii. pour juger Jean 1 1. Duc d'Alcnçon accutë de crime de le^e majcHé , U JUgneur de U Tour iAmvergne , c'eft à dire le mefine Bertrand VL Comte d'Auvergne & de Boulogne, y fiit appelle , & y dm un rang con(îderable. En l'ann^ MCCCCLxviir. le Koj Louis XI. voulant cînftier Philippe de Savoye Comte de Brcflè> lequel allant contre ion Icrm^nt &: contre ia parole s'clloir Hpjc avec ffs ennemys & luy fâiloit la guerre , li envoya en BreÛe deux nui iiouunes cofànuukiez par U Tmt £Âmm^ , c'eft à dire par Bertrand de la a^.if9tM9t Tour VII. du nom Comte d'Auvergne & de Boulogne. Tay trouvé mltfiltiiS^ c^nns un rcgiftre du Conicil du Roy Charles VIII. que le x v i i. /m- Juillet MCcccLXXXiv. il fuc ordonné une provilion ponr Mons'^ de U To»r pour le faire joiiir de la Comté du Lancaguez, qui luy avoic cfté fNBllée par le fisu %sff LoUîs X L en ieoompef& de la Comté de Boulogne.

La grandeur de cette maiibn cftoic bien reconnue en ce temps qu'après qu'Alexandre Scuaic Duc d'Albanie frère du Roy d'Eicofle fut venu en Rancepourimplorerla pcoteâioii do Roy Loiiis XL contre fea fieK , qu il prmodoit avoir ufiirpé le royaume d'Efcoflê lùr luy , le Roy

ne jugea pas à propos de la luy a.ccnrdrr à ciii{è des anciennes alliances ' que les Roys de France avoienc avec ceux d F.tcofrc; ncnnrmoins pour le coniolcr par quelque choie de grand , il luy ht clpouicr Anne de la Tour fille du Comceif Auvergne êcde Boulogne , de frêiivm ^

d'HeâorBoethitts Çr^rf^.

hiilorien d'EicolTc.

La Rey ne Catherine de Medicis , toute Reyne & toute puiilàntc qu'elle edoit , vouloit bien qu'on fçeut qu'elle &uoic honcur d'eilre de{cen> duë de la maiibn de la Tour, ayant un jour dit à-Henry de la Tour Vi- /^^^'-"^^ ct^ede Turenne , pour l'attirer à ion party , qu'il eftoit obligé d'à (Te- i^MOi^f. âiomier oequi Ufc^doic , ut hmumr d^tfin d*fimi»d» Um^Jon

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T.REF ACE.

ii Boulogne £Aamtifmf comm r/fr. Ce qu'elle reconnoiflbic fi publi- quement que Gilles de la Toor feignesir de LimeUil fâiiânc iati tefia^

ment en l'annc'c mdl xvi. il luy recommanda (es enfans , comme ayant l'honeur de liiv appartenir Nous en a\'ons encore une preuve dans les KiptMMarxM^ Mcmoïros de ia Keyne Margueruciahile ,iac^uelie parlant de k pitoya^ moredeU Damoiiêlle de Toimioa fille de Ctaudede la Tour Dame de Toomoa , die qoe lès fimeraïUes fivenc comnumiUs les plus AmMw- bles quil/è pouvait faire pmttfirede gmndû mai/on comme elle cfloit , mef- me appartenant i la Koine ma mère. Je n'aurois pas raelme de peine à croire qu'en l'endroic elle parle d'un de (es coufîns , dont on a ioiiie le noni en blanc y elle a entendu parier d'Henry de la Tour Vicomte de Turennc lecjuel eftoit fi "bien auprczdu Roy de Navarre /on maiy qu'il luy ettoit ayié de luy faire les bons offices de parenr rju'elle reconnoic iuy avoir eAé rendus par ion coufin. Ëc pour cette mciiue raifbn le Roy 'Henry IL mary de Catherine de Medids donnant \ François delà Tour iiL au nmn Vicomte de Turenne la charge de Capitaine de cinquante hommes d'irmc; , il dic qu'il la luy donne en confidcration de Ion mérite & de les c;r l'idcs qualitcz , & encore en confidcration de la gra.nde pro- Trmwf,ts7- j^iffij^^ ^ Ugnaige dont il luy actouchok. Et le Roy François 1 1. Jon fils .dans des lecKs données à Reims le a:xii.Sqiitenibre mdlxx. en&veur de Beatrix de la Chambre Ptinceflè de Sdaifaniè & de la Gruthufc dit

3u'elle luy atteint de proximité de lignage , parcequ'cUe eftoit fille d'Anne e la Tour fœur de Magdelene Ducheflè d'Urbin merc de la Reyne Ca- therine de Medids. Et par con&quenc ces Roys eftoientbicn perfiudez que Meffienrs de la Tour fèigneurs d'Oliergaesdelcendoknc des aiidons Comtes d'Auvergne , puifqu'iîs les comptoicnt parmy les proches pareAs de Catherine de Medicis iïïîic des anciens Comtes d'Auvergne. D'où il s'enfuit encore que ce n'eii pas feulement de nos jours , comme .on a, voulu le periîiader an public , que ces Mdfieurs ont prétendu eftne ifitts des anciens Comtes d'Aavergne, poifqu'on le croyoit deja comme une chofc confiante dez le temps du Roy François I. & v\q fcs enfant.

Tour ccqtie iev!ens de dîre de grand & d'illullire de U maiion de la Tour d Auvergne , qmdoit plaire àc plaira aux honeftes gens amateurs de k vérité, rencontrera neammoins des conttadîâeurs ; &le nombre decens cy fera bien plus grand que des autres , parce que le vulgure , lequel lèlon Tatit. ift.i. la remarque de Tacite eft naturclcment avide de fiélions & enclin à croire le pis, eft dcja prévenu de l'opinion qu'on a pris foin de luy inC r»iim '.i .i*. pirer que les titres anciens qui prouvent l'origine & ranaquité cette dl^'J^'^' ni>id£m font fuppolèz, 8e il te met peu en peine d'examiner û les bruits qu'on a relpandu contre ces titres font faux ou véritables. La malignité a des charmes qui luy donne des partifans , parccque malignitati falfa fpecies libeHatU is^, comme dic Tacite. Mais il ne s'enfuie pas de que le party oontradiâeurs &des inalveuillans iôit le mdllcur parcequ'tl eft le plus grand & le plus nombreux. Seneque nous apprend au con« traire que le mauvais ulàgc qui s'eft introduit dans le monde efl que ce m fontpa&lesbonnes choies quiplaiTenc le plus, ôc que .la preuve qu'une

chofè

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PREFACE.

choie eft maiivaôfe cH quand elle plaift à la mulcinide. Non ita bene cum nbms humaatis ^itMT, die il , ut meharx fbtr^us fLunut. •é/punntmm

fimi tmha. eft. On recherche dans les ouvrages qu'on met au jour 1 ap- probation du public, c'eft à dire du public Içavant , & non pos imperiu muituitdmts , pour me ièrvir de la manière de parier de Hce Live. La wricéneantmoùis à traTtrs tout cek a cet avantageûr latnalknicé qu*** ^^ près queFenvie , qui ne peut